D’abord il y a eu les pesticides. Puis le local. Et vous avez pris conscience que manger bio et local, c’est bien. Pas simplement pour votre santé, mais aussi pour la planète. La crise écologique vous a poussé à agir. Petit à petit, l’oiseau fait son nid.
Puis au printemps dernier, nous avons été frappés par qui dirait une “c**ille dans le pâté”.
Une c**ille qui a chamboulé nos habitudes. Notre confort, notre routine… Notre vie tout entière. Certains ont décidé de tout plaquer. Vous, vous avez décidé de jardiner sur votre balcon. Chacun son truc.
Visiblement, tout ne s’est pas passé comme prévu. Après avoir regardé des tonnes de vidéos, lu des articles, récupéré des conseils auprès de mamie Suzette, vous avez imaginé un balcon luxuriant telle une jungle amazonienne. Mais vous avez fini comme ça :
Et j’ai envie de vous dire… vous n’êtes pas seuls ! Oui, l’humain a tendance à montrer davantage les réussites que les ratés. Et pourtant.
La prochaine saison arrive à grands pas. Certains ont abandonné. Vous, vous vous dites : “cette année, c’est la bonne !”
On apprend de ses erreurs.
Pourtant, chaque année de nouveaux challenges apparaissent. Alors, comment faire mieux que l’année dernière ? Comment faire de son balcon un véritable potager ? Avec des vrais trucs comestibles (et pas juste 2-3 feuilles de menthe) ?
C’est ce que vous allez découvrir dans cet article.
Vous connaîtrez TOUT ce que vous devez mettre en place pour avoir un VRAI (mini) potager sur votre balcon (ou fenêtre ou terrasse 😉)
Et cela, que vous fassiez partie des néo-jardiniers confinés ou que vous débarquiez cette année.
Pourquoi faire de son balcon un potager c’est cool ?
Vous vous demandez si cela en vaut vraiment la peine ? Et bien voici 3 raisons :
- C’est ludique
- Cela amène un peu de douceur dans ce monde de brutes. On en a tous besoin non ?
- Et surtout : on mange des trucs qu’on a fait pousser soi-même. Et sur un balcon les gars ! Si c’est pas la classe… 😎
- Et il y a énormément d’autres raisons à faire pousser des trucs sur son balcon.
Alors, commençons les choses sérieuses. Dans ce guide nous verrons comment :
- Tâter le terrain
- Optimiser son espace
- Tout ce qu’il vous faut pour commencer
- Le nid douillet, la base
- Avoir de l’engrais toute l’année
- Éviter de faire crever ses plantes
Étape 1 : Tâter le terrain
Pour réussir à coup sûr, la première étape consiste à connaître votre balcon comme votre poche :
- Exposition (nord, sud, est, ouest…),
- heures d’ensoleillement,
- dimensions du balcon,
- est-il abrité de la pluie ?
- Y-a-t-il du vent ? …
Observez-le à la loupe.
- À quelle heure le soleil pointe-t-il le bout de son nez ?
- À quelle heure il se cache ?
Idéalement, on l’observe toute l’année pour connaître l’évolution au fil des saisons. Mais je sais qu’à l’heure où vous lisez ces lignes vous trépignez d’impatience !
Pourquoi récupérer autant d’informations ? Pour savoir quelles plantes se plairont le mieux chez vous.
Par exemple, si votre balcon est exposé au nord, avec un immeuble devant qui fait de l’ombre, vous pouvez dire adieu à vos rêves de concombres made in balcon.
De même si vous souhaitez cultiver du melon. Vous n’avez de la place que pour des jardinières ? Oubliez. Par contre, si vous avez des grands pots, pourquoi pas.
Imaginez lorsque quelqu’un vous plaît. Vous voulez connaître ses goûts pour pouvoir en discuter, passer en mode séduction. Et bien là, c’est pareil. Vous devez connaître les atouts de votre terrain pour savoir qui vous pourrez accueillir. Connaître aussi le climat de sa région, ça peut servir.
Une fois que le terrain est tâté, vous allez pouvoir imaginer l’aménagement de votre balcon potager grâce aux astuces de l’étape suivante.
Étape 2 : Optimiser son espace
Un balcon c’est souvent petit.
Ça, c’est parce qu’on le regarde en 2 dimensions. Ouvrez vos chakra et voyez tout le volume à exploiter. Il y a les murs, le garde-corps… Bref tout ce qui est vertical est utilisable.
Et oui ! Ce serait dommage de s’en priver. On peut mettre des tours verticales, des suspensions… Vous voyez où je veux en venir ? Ça ouvre le champ des possibles non ?
Attention quand même au poids total.
Un balcon ne peut pas supporter l’infini et l’au-delà. Généralement, le poids maximal possible est de 350kg/m2. Cela peut-être un peu plus ou un peu moins.
Il faut compter le terreau mouillé et les pots. Le plus sûr est encore de se renseigner auprès de sa copropriété ou de son bailleur.
D’autres règles peuvent également s’ajouter comme le fait d’installer ses jardinières à l’intérieur de son balcon et non à l’extérieur. Sachez qu’en cas de pépin, c’est pour votre pomme.
Idem lors des arrosages. Prenez soin de ne pas inonder le balcon du voisin d’en dessous en y allant avec parcimonie et en plaçant des coupelles sous vos pots quand c’est possible.
Maintenant que vous connaissez votre balcon comme votre poche et que vous l’avez agencé telle Valérie Damidot, voyons ce dont vous aurez besoin pour passer à la pratique à l’étape 3.
Étape 3 : Tout ce qu’il faut pour commencer
Pour les frileux du neuf (ou du porte-monnaie), récupérez de l’ancien dans des brocantes, des sites comme donnons.org, geev.com, toutdonner.com, recupe.net, jedonne.fr, co-recyclage.com pour les Parisiens, Le bon coin ou simplement chez vos amis.
Pour les contenants
Choisissez selon la taille de votre espace en privilégiant les pots de la plus grande taille possible. Cela évitera un dessèchement trop rapide du terreau et permettra à vos plantes de faire amis-amis dans le même pot. C’est ce qu’on appelle le compagnonnage.
Ça permet de faire pousser encore plus de plantes dans un espace et c’est bénéfique pour celles-ci. Mais ça ne se fait pas n’importe comment. Certains couples ne font pas bon ménage. Et oui. Comme les gens.
Évitez les pots en terre cuite en balcon. C’est joli, mais c’est fragile. En hiver il y a risque de casse à cause des gelées et c’est plutôt lourd… donc non. Gardez-les plutôt pour embellir vos maisons.
Vous pouvez récupérer des cagettes en bois au marché ou des caisses à vin. Ça donne un côté rustique. Sympa non ?
Pour les graines et les plants
Si vous avez des amis qui jardinent, c’est le Graal. Dans un sachet, il y a beaucoup de graines pour un balcon. Parfait ! Les sachets pourront faire le tour des balcons.
Il y a aussi ceux qui sèment trop et qui ont plus de plants qu’il n’en faut. Là aussi, vous intervenez. C’est tout bénéf ! Par contre, certaines plantes sont introuvables en plants. C’est le cas des légumes-racines mais aussi des fruitiers. Pour obtenir des variétés insolites comme la menthe orange ou le basilic cannelle, il faudra aussi passer par les graines.
Pour les outils
Si vous n’avez rien pour commencer, pas de panique. Perso, j’ai utilisé mes doigts et une pelle de bac à sable au début. Je m’en suis sorti.
Votre petit potager commence à prendre forme ! Du moins dans votre tête. Découvrez à l’étape suivante la base des bases pour obtenir un potager productif.
Étape 4 : Faire un nid douillet, la base
Cela vous surprend ? Connaissez-vous l’adage qui dit :
“Un temps pour la plante, deux temps pour la terre” ?
Ça veut tout dire. Le terreau, c’est la maison de vos plantes, c’est l’utérus de votre fœtus, c’est… bref vous avez compris.
Avoir un terreau de qualité c’est primordial pour avoir de belles plantes. Pour ça, on investit dans un bon terreau pour plantes potagères. Ou alors, on fait un mélange de terreau universel ou usagé avec du compost.
Ça dépend des plantes aussi. Chacune va avoir des besoins différents.
Les légumes du soleil sont plutôt gourmands. Les tomates, courgettes, concombres, aubergines auront besoin d’un substrat riche.
À l’inverse, les plantes aromatiques méditerranéennes comme le thym, romarin ou la lavande ne demandent pas grand-chose à part du soleil.
Certaines plantes apprécieront un bon nid douillet, mais pourront quand même pousser dans des conditions difficiles comme la menthe.
Le nid douillet est la fondation de votre potager. Mais certaines plantes en veulent toujours plus. Vous découvrirez à l’étape suivante une méthode efficace pour dompter les plus gourmandes.
Étape 5 : Avoir de l’engrais toute l’année
Pour bien nourrir ses plantes chéries, un bon mélange c’est bien. Mais parfois, il faut de l’engrais liquide pour apporter des collations de temps en temps. Surtout durant la saison estivale quand les plantes sont en mode croissance végétative.
Et pour avoir de l’engrais toute l’année, rien de tel qu’un bon vieux compost !
Composter vous permettra d’être autonome en engrais. Vous pourrez enrichir votre terreau et vous aurez un engrais liquide gratuit pour vos plantes. What else ? Et bien vous réduirez le volume de vos déchets of course ! Pas mal non ?
Comment composter dans un appartement ?
Vous pouvez :
- élever des vers dans un lombricomposteur. Ils feront tout le travail. Apportez-leur simplement vos déchets. Ils se chargent du reste et au bout de quelques mois. TADAAAAM ! Un bon compost parfait pour le potager.
- Vous procurer une poudre spéciale, des micro-organismes efficaces (ou son de bokashi) qui permettent aux déchets organiques de se décomposer dans une boite hermétique fermée.
Vous pouvez acheter où fabriquer vous-même votre composteur. Pour le lombricomposteur, quelques bacs empilables en polystyrène venant de votre poissonnier feront l’affaire.
Pour le composteur bokashi, deux boîtes hermétiques suffisent, car la décomposition est plus rapide. Quand le premier sera plein, l’autre prendra le relais.
À vos composts !
Pour finir en beauté, voici les principes simples qui vous permettront d’avoir des plantes de toute beauté.
Étape 6 : Éviter de faire crever ses plantes
Vous avez enfin votre bon terreau et vous savez comment composter ? Bravo. La dernière étape consiste à semer vos graines, à planter vos jeunes plants… À jardiner quoi !
Quand la vie sera dans le terreau, il faudra l’entretenir ! Chacune de vos pousses à ses besoins en eau, en nutriment et en soleil. Et oui. Comme nous, les plantes sont différentes avec des similitudes.
Soyez stratégique pour l’emplacement de celles-ci par rapport au soleil. Veiller à connaître leur besoin en eau. Surtout celles qui aiment particulièrement les arrosages comme les salades ou les radis.
Astuce : si une plante est de petite taille, elle a probablement des racines peu profondes. Dans ce cas, il faudra arroser plus souvent. A l’inverse, plus celles-ci seront profondes, plus l’arrosage pourra être espacé car la surface des pots se dessèche plus rapidement que le fond.
Donc pour les semis, on arrose et on surveille comme le lait sur le feu ! Le terreau ne doit pas être inondé. Lorsque vous plantez vos jeunes pousses achetées en jardinerie, c’est pareil. On fait un trou dans le terreau et on arrose généreusement avant de placer la motte. Cela permet une reprise rapide du développement.
Quand la plante commence à prendre des formes, on peut lui apporter notre super jus de compost de la mort qui tue (PAS !). Pour ce faire, on diluera une dose de jus dans 10 doses d’eau.
Et on apportera régulièrement (une fois toutes les deux semaines par exemple) cette boisson vitaminée aux plus gourmands durant la belle saison. Les autres c’est un peu moins et surtout selon vos appréciations. L’observation, c’est la clé en jardinage.
En résumé
Vous venez d’apprendre les 6 étapes qui vous permettront de faire de votre balcon un potager.
Vous n’aviez peut-être pas conscience du chemin. Rassurez-vous, les premières étapes ne sont à faire qu’une seule fois. Une fois que vous connaissez votre balcon et que vous avez le matériel, ce qui est fait n’est plus à faire.
Il reste le plus amusant. Jardiner, entretenir et récolter. 😋 (Vous les voyez les petites tisanes maison et les petits apéros sur le balcon ?)
Alors commencez maintenant !
Prenez une feuille, un stylo et commencez par la première étape. Notez toutes les observations qui vous seront utiles.
Poursuivez demain avec la deuxième étape. Après-demain, penchez-vous sur la troisième. Et ainsi de suite…
Votre balcon prendra la forme d’un potager avant même que vous ne vous en rendiez compte.
Mais rappelez-vous. Il faut aussi se planter pour pousser (sinon c’est pas drôle). 🤪
Ps : Téléchargez votre calendrier de semis de légumes offert.